Boutros Al Maari a intitulé son exposition "Arrêtez la Guerre", et ce nom vient d'une série de petits tableaux que le Peintre a réalisés s'inspirant de Contes Syriens et portent tous des messages s'insurgeant contre l'extrémisme, le meurtre et appelant à l'amour. C'est que l'Amour est selon lui, le seul remède à la tragédie syrienne.    

Boutros Al Maari, qui n'oublie même pas un instant son milieu damascène, tente de réveiller l'Humain en nous avec spontanéité et douceur,  et tel un léger vent d' d'été, son message nous parvient avec pureté et force.

Boutros Al Maari reste parfaitement conscient de l'utopie de son œuvre, mais il a l'audace d'une utopie parfaitement assumée. Une utopie nécessaire et peut être l'une des rares tâches  d'espoir qui nous reste.

N. Karamir
G aleriste, Europia

Boutros Al Maari, mon ami est un artiste avec une très riche iconographie, et un univers foisonnant exprimant un savoir allant de la peinture à la farce, prenant la liberté de ceux qui se savent peintres avant-même de se faire valoir comme tel.

C'est ainsi qu'il écrit ou peint, il écrit des brûlots des aphorismes ou des bribes; tout a une teneur de vrai talent qui aurait oublié la lourdeur d'être, ayant pour cette lourdeur non l'esprit de Céline mais celui des peintres, ceux qui rient en pleurant car ils portent le poids de l'homme et ce poids n'est pas le leur. Si Boutros enlève ses chaussures il volerait car il en est capable, il saurait faire ça aussi.

Il m'a brouillé à jamais avec un autre ami, car j'avais partagé une de ces peintures sarcastique,  et il s'était avéré que le sarcasme vu par un Daumier pouvait mériter la peine de mort de rire.

Il a nommé depuis la Syrie où il a laissé son repos, son fils, Matisse. Et, comme Matisse, Boutros au nom sublime Al Maari, il sait demeurer face à la catastrophe d’abord, ce chevalier qui sert l'art. Il rira par élégance et par gentillesse; mais ça grincera dans l'oreille des lourds, lourds de leur propre mort et de son poids. Boutros est un Ariel, Al Maari aussi.
Al Maari m'a appelé ce matin de Hambourg et nous avons pu rire de tout mais pas de l'exile, pas de l'exile.

Mireille Kassar
Peintre Franco-libanaise