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Mona SAUDI

"Inspirations poétiques"

Installée au carrefour du monde Mona Saudi écoute la terre, inépuisable et généreuse, gémir du chant originel.
Le sculpteur scrute le secret des pierres, associé au vent et à la longue patience du temps. Dans sa solitude, elle élargit son espace de contemplation intérieur où dans un devenir incessant la Terre se relie au Cosmos. « J’appartiens à la terre, à l’immensité » déclare-t-elle.
L’œuvre de Mona Saudi est une suite d’engendrements, chaque sculpture est commencement et succession comme les saisons s’appellent et se suivent.

Sculpter est avant tout rencontre et dialogue. Les pierres, que peuvent-elles accepter ? que veulent-elles ? qu’aiment-elles ? Mona Saudi les respecte et les comprend comme un être vivant à part entière, elle peut dire : « Quand elles sont aimées les pierres ne résistent pas ».
Mais La sculpture n’est pas une illusion, c’est un métier, un mode de vie. L’artiste s’engage dans un travail physique avec ténacité et permanence.
L’amoureuse de la terre déclare : « Je sculpte pour vivre et je vis pour sculpter. C’est une façon de donner forme à ma vie »
Quand la pensée, l’esprit, l’amour, tout ensemble se rejoignent dans un même désir, Mona Saudi entame une danse intime avec la pierre jusqu’à faire surgir du bloc, une forme. Elle se souvient des gestes de ses ancêtres, mémoires séculaires d’une race humaine.
Dans un compagnonnage étroit, la main du sculpteur étreint l’outil. Par enlèvements successifs, sous le burin et le ciseau monte le chant de la sculpture.
Elle affirme : « Dans la pierre il y a mon geste. Du premier au dernier il m’appartiennent ».
La taille directe doit être un sans faute, comme une suite d’improvisations précises et parfaites. Elle reconnaît qu’il y a des étapes, les passages de la joie et que c’est aux étapes que la sculpture se crée».

Bien que les Nabatéens soient ses ancêtres, Mona Saudi appartient totalement à l’écriture sculpturale contemporaine, elle est de la famille de Brancusi, Henry Moore et Barbara Hepworth.
Sans fin, elle recherche la forme parfaite dans une abstraction pure et géométrique. Elle partage cette conviction avec le poète Mahmoud Darwich que toute œuvre est une représentation géométrique spirituelle.
Et cependant quel lyrisme ! La forme étreint la forme embrassée par la lumière. Croissance. Harmonie.
La pierre contient la promesse. Pour le sculpteur, il s’agit de démasquer la forme déjà là dans le bloc et de la rapporter vers le monde visible, non pas copie de la nature mais création.

Le mystère fait la beauté et la profondeur de toute œuvre d’art. Le mystère, c’est l’invisible au-delà de ce que l’on voit et sent.

Quand s’entrouvre le lieu de son émotion, espace fertile, Mona Saudi s’émerveille. De son esprit d’enfance éclôt son propre rêve dans un mélange de sensualité et de spiritualité. Instant de réconciliation. Temps de l’innocence.
Lorsque la pierre, matière vivante, subit au polissage l’ultime métamorphose une géographie inconnue et colorée apparaît. Puits de la contemplation. Dans les pierres se manifestent de vastes paysages et en particulier dans le jade de Jordanie, des montagnes vert malachite, des mers turquoises, les sédiments bruns de bassins ignorés, les fulgurances des veines blanches, feux follets qui parcourent la pierre de pulsations dévoilant les rêves de la matière.
La mémoire de la pierre se déploie. Réveillée par le geste la pierre passe du temps préhistorique au temps présent.

Mona Saudi révèle :« Quand la sculpture perd son poids elle devient poésie ».
Puissamment rejointe par la plénitude et la joie de la poésie, elle illustre les poèmes d’Adonis et profondément touchée par les poèmes de Mahmoud Darwich et de Saint John Perse, elle dessine. « L’espace poétique ressemble à l’espace de la sculpture, c’est un espace de vibrations infinies» affirme-t-elle.
Elle dessine. Les coups de plume à l’encre de chine, comme les coups du ciseau, roulent la pierre du tombeau des sans-voix.

Mona Saudi crée contre la destruction et la violence. Elle crée pour mettre de l’espoir dans les ténèbres du Moyen-Orient mais bien au-delà, dans le monde entier. Un monde libre s’incarne dans le geste porté.
Son oeuvre est une invite à cohabiter avec un univers sacral inexpliqué, dans les inexplicables et multiples continuités et discontinuités de notre voyage sur la terre.

Annick Chantrel Leluc
Novembre 2010

Mona SAUDI
Artsite peintre
Exposition :
1 - 26 Décembre, 2010
Vernissage :
1er Décembre 2010 à partir de 18h00
Diaporama du Vernissage
  Ouverture :
lundi à vendredi : 14h00-19h00
Adresse :
Europia,
15, av de Ségur, 75007 ParisT. +331 45512607 / F; +331 45512632 / info@europia.org